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Pascal Aubry et François Dagorn (Université de Rennes 1)

La situation actuelle

Architecture

L'architecture de l'Université de Rennes 1 est aujourd'hui constituée de :

  • postes clients (Windows XP, Linux et Mac OS X). A ces postes viendront s'ajouter à la rentrée 2010/2011 des postes Windows 7.
  • serveurs de fichiers
    • Network Appliance (commun à toute l'Université) partagé en NFS pour les clients Unix et en CIFS pour les clients Windows
    • Serveurs de fichiers Unix partagés en NFS pour les clients Unix et/ou CIFS (Samba) pour les clients Windows
    • Serveurs de fichiers Windows partagés en CIFS pour les clients Windows
  • services applicatifs web
  • serveurs d'impression CUPS

Authentification

Le système d'authentification des usagers est architecturé autour de l'annuaire LDAP de l'établissement, dérivé journellement du système d'information. L'authentification LDAP est dans tous les cas réalisé par un fast bind sur l'annuaire le couple netId/password dont on veut valider l'authenticité.

  • Les clients Unix se basent sur le module PAM pam_ldap.
  • Les clients Windows XP utilisent le module pGina, qui stocke les informations de connexion des utilisateurs (netId/password) et les rejoue quand nécessaire auprès des serveurs pour effectuer les montages (net use).
  • Les montages CIFS du Network Appliance et des transmettent les couples (netId/password) à l'annuaire LDAP pour validation.
  • Les montages NFS (v3) sont effectués sans authentification, par confiance envers les clients autorisés.
  • Les services applicatifs web sont CASifiés, l'authentification au niveau du serveur CAS étant transmise à l'annuaire LDAP.
  • Les clients Windows impriment via des montages SMB sur les serveurs d'impression, l'authentification est faite par Samba via pam_ldap.
  • Les clients Unix impriment en IPP, également via pam_ldap.

Notons qu'il s'agit d'un usage détourné de l'annuaire LDAP, conçu initialement comme un service de pages blanches pour la recherche d'informations (utilisateurs, machines) et est aujourd'hui principalement utilisé pour l'authenfication. Cet usage est néanmoins très largement adopté dans nos universités et répond fonctionnellement bien au besoin car il permet de contrôler l'accès à tous les types de services nécessaires sur un réseau informatique (ouverture de sessions, impressions, partage de fichiers, ...). Il est de plus disponible dans tous les environnements utilisés (Linux, Windows, MacOS, Solaris, ...).

Pourquoi évoluer ?

L'utilisation de LDAP décrite plus haut est aujourd'hui relativement générale dans les Universités, plusieurs problèmes liés à la sécurité des réseaux se posent pourtant.

Pour plus de sécurité

Les mots de passe des usagers doivent impérativement être acheminés en clair depuis les postes de travail qui hébergent des services jusqu'aux serveurs LDAP chargés des opérations de contrôles. L'utilisation du protocole sécurisé LDAPS (LDAP sur TLS) permet de contourner ce problème puisqu'il impose une session TLS avant tout dialogue LDAP.  L'université de Rennes 1 n'utilise pas LDAPS et tous les postes de travail du réseau académique exposent les mots de passe des usagers aux yeux d'utilisateurs indélicats (l'empoisonnement ARP est facile à mettre en oeuvre). L'utilisation de services de fichiers mutualisés contrôlés par LDAP accentuent ce problème car les mots de passe doivent circuler en clair jusqu'aux services avant d'être acheminés ensuite (éventuellement en LDAPS) jusqu'aux serveurs LDAP. Dans ce cadre, les serveurs d'impressions (Samba, pam_ldap) ainsi que le serveur de fichiers communautaire de l'université de Rennes 1 sont aujourd'hui des maillons faibles de la sécurité du réseau de l'établissement.

A cause de l'apparition de Windows 7

En 2009, le nouveau système d'exploitaion Windows 7 est apparu, il ne s'intègre pas facilement dans un environnement contrôlé par LDAP.

Windows XP utilisait pGina pour intercepter le mot de passe de l'usager au moment de la phase de connexion, il le ressortait ensuite quand celà s'avérait nécessaire (utisation de partages, ...). Ce schéma ne peut plus fonctionner sous Windows 7, mais on ne peut toutefois pas renoncer à Windows 7 pour cette raison.

L'IFSIC a développé un outil similaire à PGina (Regina), il est en place et fonctionne. La méthode utilisée par Regina et PGina pour intercepter et utiliser le mot de passe en clair n'est néanmoins pas compatible avec les impératifs de sécurité d'un réseau informatique. Plus généralement, c'est l'utilisation de LDAP pour authentifier des usagers qui pose de gros problèmes de sécurité.

Pour un SSO de bout en bout

La généralisation des ENT a permis la mise en oeuvre de systèmes d'authentification unique pour les environnements web, mais on reste pour l'instant d'en l'attente d'un système d'authentification allant de l'ouverture de session jusqu'aux applicatifs Web.

Les solutions

On distingue trois solutions possibles raisonnablement envisageables à la rentrée 2010/2011 :

Ne rien faire

Bien que non sécurisé, le réseau est aujourd'hui fonctionnel, il peut rester en l'état.

Si cette solution est la plus envisageable en terme de coût, elle oblige néanmoins à utiliser une « verrue » supplémentaire pour Windows 7 (ReGina).

Utiliser Active Directory quand c'est possible

Les deux failles principales sont le serveur de fichiers et les services d'impressions. S'il est relativement simple de contrôler les accès CIFS au serveur de fichier communautaire (par l'intermédiaire d'un serveur Active Directory  utilisant une authentification NTLM nettement plus sûre que LDAP), cette solution ne règle pas complètement le problème car :

  • les postes Linux utilisent actuellement des montages NFS dans lesquels le serveur de fichiers fait confiance au client (sécurité zéro).  Quelle solution adopter alors ?
  • les services d'impressions continuent à utiliser Samba + pam_ldap, faut-il  les faire basculer aussi vers Active Directory ? Comment se passeraient alors les impressions depuis Linux ?

Changer de mécanisme d'authentification

Dans ce cadre, seule la solution Kerberos est envisageable.

Deux implémentations peuvent être envisagées :

  1. La mise en place d'un « vrai » service Kerberos (MIT ou Heimal).
  2. L'utilisation des fonctionnalités Kerberos de Active Directory.

La deuxième solution, décrite par Emmanuel Blindauer en 2005 (Kerberos : Linux, Windows et le SSO), est possible. Néanmoins,

  • Elle oblige à s'appuyer sur une solution non libre pour l'authentification, coeur de la sécurité du système.
  • Elle comporte certains problèmes décrits par le même auteur quatre ans plus tard (Référentiel d'authentification interopérable et ouvert: Kerberos), dans lequel il confessait qu'il eut été plus judicieux de nommer l'article de 2005 « Active Directory = Windows + Linux + SSO + Problèmes ».

Notre choix se porte donc clairement sur la première solution.

Kerberos

Pour remplacer un système d'authentification basé sur LDAP, il convient de trouver un système fonctionnant en environnement hétérogène, assurant la sécurité des échanges sur un réseau non sûr et permettant la mise en place d'un véritable service d'authentification unique : Kerberos répond à ces impératifs.

Kerberos utilise un système de chiffrement symétrique pour assurer un dialogue sécurisé entre deux protagonistes. Les dialogues s'opèrent en utilisant une clef secrète et partagée. Les algorithmes de chiffrement sont publics (AES, DES, 3DES, ...), toute la sécurité du système repose sur la confidentialié de la clef de chiffrement. Pour faciliter la gestion d'un tel système, Kerberos repose sur l'utilisation d'un tiers de confiance qui distribue les clefs aux utilisateurs et services abonnés (les principaux). Un serveur Kerberos est appelé KDC (Key Distribution Center).

Kerberos est un service sûr qui assure la confidentialité, l'intégrité des données ainsi que la non-répudiation (les participants sont identifiés).Le service d'authentification assure l'identification unique du client et lui procure un ticket de session qu'il pourra utiliser pour demander des tickets d'utilisation des services kerbérisés. Un ticket de session chiffré avec la clef d'un service kerbérisé constitue un ticket de service. On distingue deux fonctionnalités dans un service kerberos : le service d'authentification et le service de délivrement de tickets de services.

Kerberos a été mis au point au MIT dans les années 1990, il est maintenant très largement déployé et est disponible dans tous les environnements aujourd'hui utilisés (Linux, Windows, MacOS, ...). Des universités françaises ont déjà migré leur systèmes d'authentification vers kerberos, parmi celles-ci on peut citer les universités de Strasbourg et de Bordeaux 1.

Les tests effectués

Le fil directeur des tests effectués a été le suivant : mise en place d'un service Kerberos hébergé sur un serveur Linux. La possibilité d'utiliser le serveur Kerberos enlisé dans un service Active Directory de MicroSoft a été volontairement écartée dans le but d'architecturer le projet autour d'une solution libre et ouverte.
Les éléments ci-dessous ont été validés.

Le service Kerberos

Un serveur kerberos (MIT 1.6.1) maître est fonctionnel sur kerb1.univ-rennes1.fr. Il est redondé par un second serveur esclave (kerb2.univ-rennes1.fr), dont la synchronisation avec le serveur maître est assurée par une crontab via le protocole kprop.

Une interface web (PHP, CASifiée) permet la gestion des principals clients (serveurs et stations de travail).

Le service CAS

Un serveur CAS (3.3.5) est fonctionnel sur cas-kerb.univ-rennes1.fr.

Ce serveur permet le SSO de bout en bout (depuis l'authentification sur les postes clients jusqu'à celle sur les applications web).

Il permet également l'alimentation du royaume Kerberos UNIV-RENNES1.FR par interception des authentifications LDAP.

Les clients

L'authentification Kerberos s'intègre parfaitement (de manière native) dans les clients Linux, l'accès à tous les services a été validé : CAS, NFS v3 et v4 (sur serveurs linux et NetApp), Samba, CUPS.

L'authentification Kerberos seule est possible pour les clients Windows (XP et 7), mais l'accès au serveur NetApp nécessite l'intégration d'un sous-domaine Active Directory.

L'authentification des services Samba (sur serveur Unix), CUPS a été validée.

Les services de fichiers

Le montage des volumes NetApp a été validé à la fois en NFS depuis les clients Unix et en CIFS depuis les clients Windows, en s'appuyant sur un Active Directory pour lequel une relation d'approbation mutuelle avec le royaume Kerberos a été mis en place.

Les montages NFS v3 et v4 ainsi que Samba ont également été validés, ce qui permet aux entités l'utilisation de services de fichiers autonomes.

Le service CUPS

Les clients Windows et Unix peuvent imprimer sur un serveur CUPS Kerbérisé de manière transparente.

Le service 802.1X

Un serveur FreeRadius a été configuré pour utiliser une base d'authentification Kerberos.
Le dispositif fonctionne mais ne peut pas être intégré dans le cadre de l'authentification unique.

Une statégie de déploiement

Les tâches à réaliser pour mettre l'authentification Kerberos en production sont listées ci-dessous.

Tâches au niveau du CRI

Serveurs Kerberos

Recréer une infrastructure de production pour les serveurs Kerberos kerb1.univ-rennes1.fr et kerb2.univ-rennnes1.fr.

Voir : Installation des serveurs Kerberos .

Serveur CAS

Modifier le serveur CAS (documentation : ) pour qu'il permette :

  • l'authentification des tickets Kerberos des clients
  • l'alimentation du royaume Kerberos avec les utilisateurs qui s'authentifient sur l'annuaire LDAP

Voir : Installation du serveur CAS .

Application Sésame

Modifier l'application Sésame de l'université pour qu'elle permette :

  • l'ajout des utilisateurs dans le royaume Kerberos lors de l'activation des comptes
  • la modification du mot de passe des utilisateurs dans le royaume Kerberos (en plus de celle dans l'annuaire LDAP)
  • la suppression des utilisateurs dans le royaume Kerberos lors de la suppression des comptes

NetApp

Ajouter les exports NFS v4 avec authentification Kerberos (et vérifier qu'ils sont compatibles avec les mêmes exports v3 sans authentification).

Ajouter l'authentification Kerberos aux exports CIFS en s'appuyant sur l'Active Directory.

Tâches au niveau de l'IFSIC

Clients

Modifier tous les clients pour l'authentification Kerberos

Serveur de fichiers

Modifier l'authentification des serveurs Samba et NFS (passage à Kerberos).

Serveur d'impression

Remonter un serveur d'impression Kerberisé pour faciliter la transition.

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